Le 5 mars 1917, le régiment reçoit
l’ordre de procéder aux « mouvements Siegfried ». On crée un dépôt à
Le Mesnil (Mesnil-Bruntel) où sont stockées les munitions des
premières lignes.
La nuit du 13 au 14 mars, la neige tombe,
l’ordre de reculer est donné. On transporta tout en arrière, les ponts sont
tous minés.
Le 1er bataillon du régiment se
transporte de Beaumetz à la rive droite de la Somme. Il a
fallu garder cette position durant un moment. On détruit systématiquement les
premières lignes et les abris.
… Chaque compagnie laissa un officier et quelques hommes
au-devant pour tromper l’ennemi.
Malgré les villages en flammes l’ennemi ne semble pas avoir
pris note de notre retrait.
Cela nous a créé un frémissement que de marcher à travers
les villages en flammes : CARTIGNY brûlé, on voit les flammes
de Péronne. On prend quartier à BEAUMETZ. Même chose
à BERNES, où est posé le IIIe Bataillon.
Le 17 mars on se retire
complètement, BEAUMETZ est détruit.
Source : Das Füsilier-Regiment Prinz Heinrich
von Preußen ( Brandenburgisches) Nr. 35 im Weltkriege, Oldenburg/Berlin 1929.
Alberich " fut le nom de code pour la préparation, durant
l´hiver 1916/1917, de la retraite du « groupe d´armées Kronprinz Rupprecht »
qui englobe les 6e, 1ere, 2de et 7e armées allemandes.
Début septembre 1916 : le groupe d’armées Kronprinz
Rupprecht reçoit l’ordre, par le Grand
Quartier Général de Ludendorff, de chercher une ligne par l’arrière (vers Arras – à l’ouest de Cambrai – St.
Quentin – à l’ouest de Laon) sur laquelle les troupes pouvaient se retirer pour économiser des hommes et du matériel (
future ligne Siegfried/Hindenburg).
2 octobre 1916 : ordre du GQG, signé Ludendorff, de
commencer les préparations. On y dit qu´il faut surtout que l’ennemi ne trouve
aucun matériel de guerre utile et que le pays serait à détruire d´une façon
systématique. « L´ennemi doit trouver devant lui un paysage complètement
défriché dans lequel ses possibilités de mouvement sont rendus difficiles dans
la mesure du possible » On y dit aussi que toutes les mesures doivent être
planifiées jusqu´au 10 novembre.
14 novembre : le QG de la 2e armée instruit ses divisions
sur les dimensions des destructions planifiées et donne l’ordre de préparer les
ponts et routes à faire sauter On planifie aussi la destruction des villages qui doit être faite de manière à garantir le
bon transport en arrière des troupes. Ainsi les villes de Ham, Vermand, Nesle,
Noyon sont épargnées. On veut « laisser à l’ennemi » la population dans des
villes et villages vidés.
16 décembre : le GQG demande au groupe d´armées pourquoi on
n´ rien fait encore. Il faut se dépêcher surtout pour le planning de
l’évacuation de la population. Mais Rupprecht, chef du groupe d´armées,
rechigne et répond même, le 15 décembre qu´il n´a nullement le projet de faire
le retrait vers la ligne Siegfried. Il
reçoit un ordre formel par Ludendorff, le 16 décembre, de procéder enfin à ces
préparations
Le 31 décembre : Ludendorff répète cet ordre puisque
Rupprecht n´a rien fait encore ! Comme il le dit dans son « Journal » il trouve
ce repli inutile et veut éviter trop de dégâts pour la population.
Le 4 fevrier 1917 : Le GQG donne l’ordre de commencer la
retraite. Cette fois, Rupprecht s´incline et donne l’ordre à ses armées de
commencer les travaux de destruction « Alberich » le 9 février.
Le 16 mars, le repli des troupes commence.
Sources : article Michael Geyer in: Hirschfeld/Krumeich/Renz, Die Deutschen an der Somme (2016) Et : Befehlsgebung für die Alberich-Sperrungen, in: Vierteljahreshefte für Pioniere, , mai 1935, p. 71 – 75.